Les Centres de développement chorégraphique nationaux sont des acteurs territoriaux de référence nationale en faveur de la danse.
Le dispositif Artiste associé·e mis en place par le ministère de la Culture permet à la fois d’apporter aux compagnies un soutien et un accompagnement complet pour une durée de deux à trois ans et aux CDCN de nourrir leur programme artistique, pédagogique et de médiation à travers une relation soutenue.
Danseur et masseur franco-italien né en 1986, vit à Paris.
Massimo Fusco s’est formé à la danse contemporaine au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris où il suit des cours de danse contemporaine, d'improvisation, de composition, d'anatomie, de musique et d'histoire de la danse.
Il est interprète pour les projets de Jean-Claude Gallotta au Centre Chorégraphique National de Grenoble, Annabelle Bonnery & Francois Deneulin, Hervé Robbe au Centre Chorégraphique National du Havre, Sarah Crépin & Etienne Cuppens, Joanne Leighton au Centre Chorégraphique National de Belfort, Clédat & Petitpierre, Alban Richard au Centre Chorégraphique National de Caen, Mélanie Perrier, Christian Rizzo au Centre Chorégraphique National de Montpellier, Dominique Brun et Gisèle Vienne.
Au cinéma, il danse dans le film Le Bal des actrices réalisé par Maïwenn, et est l’un des personnages du film Si c’était de l’amour réalisé par Patric Chiha en sélection officielle et récompensé d’un Teddy Award à la Berlinale 2020, festival du film de Berlin.
Professeur de danse Diplômé d’État, il est invité à donner des workshops et trainings professionnels pour les danseurs du Ballet Preljocaj, du Ballet National de Marseille / (LA)HORDE, de la compagnie DCA / Philippe Decouflé ainsi qu’au festival Montpellier Danse et au Centre National de la Danse. Il développe des ateliers de pratique artistique depuis plus de dix ans en France et en Europe à destination d’enfants, d’adolescents et d’adultes dans des contextes variés. À cette expérience solide, s’ajoutent depuis les dernières années, des projets chorégraphiques ambitieux qu’il mène au sein de structures médico-sociales où la recherche, l’expérimentation, le partage mais aussi l’ « être ensemble » y font l’objet d’une attention particulière.
Il s'intéresse à la performance en art et obtient le diplôme universitaire art, danse et performance à l'université de Besançon. La transversalité qu’offre ce domaine artistique lui permet d’y voir un champ d’action possible. Il creuse alors son rapport à l’écriture et à la composition en se servant de l’improvisation comme moteur à la créativité. Récemment certifié praticien en massage Tui Na, il entreprend de mettre en relation les pratiques artistiques et les méthodes somatiques dans une installation sonore immersive Corps Sonores.
+ d'infos : massimofusco.com
« Quelle joie de répondre à l’invitation d’Isabelle Martin-Bridot et de l’équipe des Hivernales : imaginer ensemble une association sur plusieurs saisons, rêver collectivement, s’échapper un instant de l’ici et maintenant, et prendre de la hauteur pour semer des projets chorégraphiques en portant une attention permanente aux autres et à l’ « être ensemble ».
Cette invitation est une formidable opportunité de partager mes projets chorégraphiques, de tisser des liens privilégiés avec les habitant·e·s du territoire, d'imaginer des temps de rencontres, des temps de pratique artistique et somatique (yoga, massage, méditation…) et de présenter des œuvres avec la constellation d’artistes qui compose la compagnie Corps Magnétiques.
Cette compagnie, je l’ai créée il y a deux ans pour désigner le magnétisme des corps polarisés en interaction avec ceux qui les entourent. L’enjeu pour moi est de rendre perméable la danse, au sens large, aux autres disciplines artistiques pour explorer les frontières du mouvement. Les projets artistiques portés par Corps Magnétiques sont une façon de penser différemment notre relation à l’autre et notre rapport au monde, pour ouvrir des portes vers des univers imaginaires et sensibles.
À la fois danseur et masseur, mon premier projet, au croisement des arts et des pratiques somatiques, a pris la forme d’une installation sonore, visuelle et chorégraphique activée par le massage : Corps Sonores. Avec cette œuvre, j'imagine investir un musée à ciel ouvert, des sites patrimoniaux aux espaces naturels et surtout découvrir de nouveaux terrains de jeu pour la danse et ainsi aller à la rencontre des spectateur·rice·s des Hivernales !
En tant qu’ancien avignonnais c’est un honneur d’y revenir en tant qu’artiste associé pour insuffler de l’énergie dans nos corps et en prendre soin ! »
Massimo Fusco
Nach rencontre le Krump à l’âge de 22 ans devant l’Opéra de Lyon après avoir vu Rize le film documentaire de David Lachapelle consacré à cette danse urbaine. La rue est sa première école.
Elle forge ensuite sa danse au fil de rencontres, avec Heddy Maalem en 2012, qui détermine son désir de développer le Krump au contact d’autres pratiques, avec Bintou Dembélé, avec Marcel Bozonnet, avec des arts traditionnels comme le Kathakali et le flamenco. Ses références se trouvent aussi du côté de la photographie (Antoine d’Agata, Francesca Woodman…), la poésie (Sony Labou Tansi…), des arts audiovisuels, du cinéma d’essai et des musiques expérimentales.
Nach crée son premier solo Cellule en décembre 2017 (accueilli aux Hivernales en 2019) puis devient artiste résidente à la Villa Kujoyama à Kyoto en 2018 (juillet-décembre). Sa nouvelle pièce, Beloved shadows, a été créée en octobre 2019 à L’Échangeur CDCN (Château-Thierry) et travaille sur un projet de vidéo-danse Instantané de désir.
Nach est artiste compagnonne du Centre Chorégraphique national de La Rochelle / Cie Accrorap - Direction Kader Attou.
Elle est également soutenue par le CDCN Atelier de Paris au titre du Fonds FoRTE.
« Élaborer de nouveaux projets dans de nouveaux espaces, rencontrer un théâtre et son équipe, rencontrer une ville et son histoire, être inspirée et accueillie pour me réaliser, pour me dédier à la création.
Voilà ce que représente la précieuse invitation d’Isabelle Martin-Bridot à devenir artiste associée des Hivernales – CDCN d’Avignon.
C’est beaucoup de choses!
Un honneur, un beau défi et la possibilité de se projeter sur trois années lumineuses durant lesquelles je vais entrer en recherche et faire murir mon projet de création.
L’occasion d’avoir des outils et le soutien d’un CDNC pour se déplacer et se dépasser.
Rencontrer un nouveau public, échanger et partager avec lui l’univers que j’invoque sur le plateau mais aussi la gestuelle hybride que je bâtis.
Continuer d’explorer cette série de créations sur la thématique du clair-obscur, du désir (créations Cellule et Beloved Shadows).
L’association avec Les Hivernales marquera aussi l’évolution et la réalisation du projet de vidéo art de la compagnie. Projet mené depuis quelques années en phase incubation. Une grande première donc.
C’est une opportunité heureuse de laisser mes inspirations se déployer autour de nouvelles rencontres et collaborations. Une rencontre avec Avignon, ses murs et son histoire.
Je me lance avec cette association dans une première création de groupe avec la niaque d’une exploratrice découvrant une nouvelle île.
Différents rendez-vous qui permettront de réunir des artistes qui me sont chers et avec qui j’évolue autour d’esthétiques éclectiques et avec la même envie de questionnement des fondamentaux et d’hybridation des codes. »
Nach
Dans une MJC d’Avignon où il s’essaye au cirque et particulièrement à l’acrobatie, Sylvain Bouillet rencontre Mathieu Desseigne-Ravel et Nabil Hemaizia. De cette rencontre découle la fabrication d’un langage commun et neuf années d’un parcours qu’ils construisent ensemble au sein du collectif 2 Temps 3 Mouvements. Sylvain y cosigne notamment les pièces Reflets, Sous Nos Yeux, et Et des poussières...
Parallèlement à cette expérience collective, il nourrit son parcours de rencontres et d’ateliers de pratique avec différents chorégraphes parmi lesquels William Petit, Thierry Bae, Dominique Dupuy, Hafiz Dhaou, Vanilton Lakka, Alexandre Castres ou encore Thierry Thieu Niang.
Professeur des écoles de formation, Sylvain considère la scène comme un espace d’aventures collectives où se joue le vivre ensemble. C’est le projet que porte NaïF Production, structure qu’impulse Sylvain en 2014.
Soucieux de transmettre la danse de manière sensible et ludique au plus grand nombre, il expérimente depuis plusieurs années des ateliers de recherche avec différents publics (professionnels, amateurs, enseignants, enfants, universitaires, détenus, seniors, publics empêchés). De ce travail auprès des publics naît Je suis fait du bruit des autres, une création partagée avec des amateurs sur différents territoires dont la première version est donnée en 2014. En 2016, Sylvain coécrit et interprète avec Mathieu Desseigne et Lucien Reynès, le trio La Mécanique des Ombres présenté lors de la 39e édition des Hivernales en 2017.
« C‘était il y a quelques années (un certain nombre en fait). Je venais de terminer une formation qui me promettait un avenir professionnel au goût de caravane et je n’avais, comme seule expérience du nomadisme, qu’un sapin magique odeur lavande accroché au rétroviseur de ma Clio. Je partais vers un ailleurs qui avait sacrément l’odeur du n’importe où et il fallait, avant de pouvoir partir, trancher l’épineuse question du « où revenir » ?
M’est apparu alors que la seule question à résoudre était peut-être celle-ci : pour que le départ ait du sens, il faut avoir un endroit où retourner. Un lieu à quitter, qu’on puisse investir de la notion du « chez soi ». La boussole, stablement inamovible, qui détermine le sens des circonvolutions à venir : une maison.
Ma réponse fut Avignon. Une histoire de facilité, ou par ce qu’il était facile de nicher l’inconnu au pied de mon histoire.
Avignon où nous avons grandi et où nous avons créé « 2 Temps 3 Mouvements » puis « NaïF Production », des compagnies de danse dans la ville du théâtre, qui ont poussé à l’ombre des Hivernales.
Je vous épargne ici les aléas de notre parcours. Sachez seulement que le rêve de gosse a survécu aux assauts d’un réel parfois bien contradictoire et que presque 30 ans après nos premières roulades sur le carrelage trop dur de notre MJC, nous terminons cet été 2020, en heureux quarantenaires ou presque, 4 ans d’association avec Les Hivernales.
Pendant 4 ans, le CDCN aura été notre maison. Notre chez nous. Notre camp retranché. L’arrière cuisine d’où l’on pense la possibilité de demain, où l’on panse ses plaies pour repartir plus loin. Le lieu stable qui donne un sens à l’itinérance pour qu’elle ne soit pas perte de sens, la parcelle de sédentarité qui nourrissait nos envies nomades.
La maison, c’est vrai, est aussi le lieu des conflits domestiques. Mais qui les vit le sait : les conflits sont le carburant du départ, l’essence de l’itinérance.
Dans cette vie « d’artiste », qui a décidé d’exister dans les marges de nos habitudes, c’est tout ce dont nous avons besoin ; un lieu stable qui nous donne la possibilité de l’élan nécessaire pour faire face au « loin ». Cette association nous a permis de relever la tête au-dessus des petits tas des perspectives immédiates, pour mieux rêver demain.
On gardera une chambre d’amis dans la maison des Hivernales, et on essaiera d’en croiser d’autres, ici ou ailleurs, qui voudraient bien de nous pour être, un jour, partout chez nous.
Nous sommes très heureux de remettre les clés (même si, en vrai, on garde un double) à la nouvelle occupante des lieux : Nach, qu’on se sent chanceux de bientôt pouvoir côtoyer.
Bienvenue chez elle ! »
Mathieu Desseigne pour NaïF Production
La Mécanique des Ombres © Elian Bachini
Mathieu Desseigne est né à Avignon, il intègre le Centre national des arts du cirque où il re-questionne son envie et son désir de dire au fil des rencontres. Diplôme en poche, devenu « équilibriste / acrobate / danseur », il rencontre Alain Platel et les Ballets C de la B. Il travaille avec eux pendant plus de six ans et trois spectacles. (VSPRS, Pitié ! et Out of Context for Pina). En 2009, il co-crée La Stratégie de l’Échec pour le collectif 2 Temps 3 Mouvements avec Nabil Hemaïzia, puis participe à la création collective Et des poussières... en 2012. Quand cette expérience collective prend fin, il poursuit l’aventure à travers NaïF Production, développe avec Sylvain Bouillet et Lucien Reynès, ses deux complices avignonnais, des projets communs tels que Je suis fait du bruit des autres (2014), ou La Mécanique des ombres (2016) présenté aux Hivernales 2017.
Formé au CNAC comme acrobate, Lucien Reynès poursuit son apprentissage aux côtés d'Alexandre Del Perugia, maître-à-penser et pédagogue de renom.
Curieux et engagé, Lucien s'aventure dans de nombreux domaines qui vont de la performance au cinéma. En cirque, il est auteur-interprète de spectacles créés avec La Scabreuse, Cahin-Caha et Yoann Bourgeois. En danse, il travaille avec Gilles Verièpe et le collectif 2 Temps 3 Mouvements, avec qui il coécrit la pièce Je suis fait du bruit des autres. En théâtre, il collabore avec Yves-Noël Genod et participe à la création de Marine Mane : La tête des porcs contre l'enclos. Outre le champ du spectacle vivant, Lucien s’investit également dans la fabrication de décors en métal, de planches de surf ou encore de nouveaux agrès.
Ni collectif ni compagnie, NaïF Production est une structure horizontale a-hiérarchique qui défend la nécessité du « nous ». Outil ouvert destiné à créer des possibles pour des projets tournés vers les arts du mouvement, cette fabrique artistique, développée par Sylvain Bouillet et Mathieu Desseigne, s’autorise à créer des formes définies par la singularité des auteurs qui les portent. Espace de friction fragile, NaïF cultive les différences et favorise la circulation des mouvements de corps et de pensées. Un endroit d’où écouter le bruit du monde, et tenter de faire entendre la voix de l’en-commun.
+ d'infos : naif-production.fr
Les Hivernales – Centre de Développement Chorégraphique National