Les frères Ben Aïm, c’est une vingtaine de créations qui s’échelonnent sur vingt ans de collaboration en binôme, renforcées par des complicités artistiques venues de tous horizons. Formés à la danse, au théâtre physique, et au cirque, ils commencent, chacun de leur côté, un parcours d’interprète au Canada et en France. Leur réunion a ensuite posé les bases de leur compagnie, qui fonctionne dans le duo-tandem fraternel : la réflexion de l’un croise l’instinct de l’autre et vice versa, dans une confrontation qui appelle à des projets artistiques en constante évolution.
En 1997, la pièce À l’abri du regard des hommes, avant d’aller mourir ailleurs est un acte fondateur, une pièce hybride où danseurs et comédiens partageaient la même énergie physique et brute. Suivront dans la même veine La Frontera ou Ne vous fiez pas au titre, il peut encore changer. Parmi leurs pièces emblématiques, on retient le diptyque autour de l’univers de Bernard-Marie Koltès, Carcasses, un œil pour deux et En plein cœur où le texte résonne dans une scénographie et une création musicale sur-mesure. Dernièrement, L’Ogresse des archives et son chien joue pleinement le croisement entre les disciplines, tandis que Valse en trois temps flirte avec le dépouillement : La légèreté des tempêtes, Peuplé, dépeuplé et Brûlent nos cœurs insoumis que nous avions accueilli l’année dernière lors des Hivernales 2017. Ces dernières pièces confirment la place essentielle de la musique dans leur démarche en réunissant sur le plateau danseurs et musiciens, avec des compositions originales.